Transpyrénéa la désillusion des bénévoles exclus entre colère et incompréhension

Témoignage de Marc Boyer

Chronique amère d’un bénévole de la Transpyrénéa

Entre passion, sacrifices et désillusion face à une organisation défaillante

Témoignage Marc Boyer, Bénévole de la 1ère édition 2016 – à l’édition 2025. Responsable de CP à Bagnères-de-Luchon. Un fidèle parmi les fidèles. 

Avant le départ : une mission « d’esclavage » annoncée

Avant de partir, Evelyne, ma compagne, m’a dit sur le ton de l’humour : « on part pour trois semaines d’esclavage ». Avec le recul, cette formule n’était pas si éloignée de la réalité tant l’engagement demandé aux bénévoles s’est révélé lourd. Présents sur la Transpyrénéa depuis la première édition en 2016, y compris le « off » de 2018, nous avons toujours répondu présents. Pour ma part, j’ai été homme à tout faire au départ au Perthus, à l’arrivée à Hendaye, et responsable de la BV2 à Luchon lors de chaque édition.

Des sites magnifiques mais « infernaux » pour les bénévoles

Les sites de départ et d’arrivée, aussi splendides soient-ils, présentent parfois de lourds inconvénients pour les bénévoles. L’accès est difficile, parfois même impossible en véhicule, obligeant à porter tout le matériel à pied. Pour ma part, j’ai dû monter et descendre la rampe d’accès du fort du Perthus près de 70 fois en moins de trois jours.

La cérémonie des drapeaux, un moment gâché

Pour cette édition 2025, la cérémonie des drapeaux n’a vraiment pas eu l’éclat attendu. Certains drapeaux de pays manquaient et il a été décidé que les participants concernés utiliseraient ceux disponibles. Cette solution, probablement liée à des contraintes budgétaires ( ?) ou a un manque de préparation et d’anticipation, a laissé un sentiment de frustration et d’inachevé pour plusieurs bénévoles et participants étrangers. De plus, l’organisation du moment a été marquée par des changements d’instructions répétés, ce qui a ajouté de la confusion.

Du matériel personnel pour pallier les manques de l'organisation

Ayant vu dès 2016 que l’organisation ne fournissait que peu ou pas de matériel et étant responsable d’une association, j’avais du matériel à ma disposition que j’ai amené gratuitement. J’ai donc en 2025 comme en 2023 amené de quoi câbler et mettre en lumière en toute sécurité tous les sites sur lesquels j’étais affecté. J’ai également fourni une sono complète pour le briefing et le départ, un percolateur à café professionnel, le tout gracieusement. Il a fallu rajouter des plaques de cuisson, des gamelles, des assiettes, couverts, verres, planches à découper, bols, glacière pro personnelle, micro-ondes. Cyril ne m’a jamais remercié pour ces apports associatifs externes.

Un camion surchargé et des démarches ignorées

Le matériel fourni par Cyril et prévu pour Luchon s’est révélé incomplet et en partie défectueux. Nous avons quitté le Perthus avec un camion tellement chargé qu’il a fallu rentrer chez nous à Toulouse pour décharger une partie du matériel avant de repartir vers Luchon. J’avais, en amont, effectué les démarches de demande de matériel et signé la convention avec la mairie afin d’accueillir la base dans de bonnes conditions.

Des nuits improvisées pour les participants

Un soir il était 1h30 nous avons vu arriver la navette avec 5 personnes et ordre de les faire dormir. Bien sûr nous n’avions rien, en fouillant un des camions, nous avons trouvé 2 tentes, OUF !

L’arrivée fracassante et irrespectueuse de Cyril sur la BV2

Alors que la base fonctionnait bien, Cyril a fait une arrivée que je qualifie de « cowboy » en faisant passer son 4X4 à grande vitesse sous l’arche d’arrivée au mépris de toute sécurité. Il est descendu du véhicule le poing levé en me disant « ici le boss c’est moi », je me gare où je veux quand je veux. Impoli avec les bénévoles de la BV2 à qui il n’a même pas dit bonjour et par manque de bénévoles a essayé de dévoyer une personne pour renforcer un des autres CP.

Premier accrochage : un SDF dans le viseur

Le 1er accrochage s’est produit lorsqu’il m’a demandé d’exclure un sans domicile fixe autorisé par la mairie à venir prendre une douche dans les vestiaires du stade mis à notre disposition, le matin entre 7h et 10h00. Cyril a exprimé des réserves quant à sa présence, invoquant un risque potentiel pour le matériel (sous-entendait-il un possible vol de la part de cet individu?). De mon côté, connaissant la situation, j’ai estimé qu’il n’y avait pas lieu d’intervenir et j’ai laissé la personne accéder aux douches comme prévu.

Deuxième accrochage : la nourriture en débat

Le 2e accrochage s’est produit lorsque nous avons demandé une rallonge budgétaire pour améliorer la nourriture, vu les prix payés par les participants ça pouvait rentrer dans le budget. Evelyne avait dû insister pour se faire rembourser les 400 € de courses déjà faites. Pour améliorer la nourriture nous avons acheté des saucisses, du poulet, des côtes de porc. Evelyne a préparé une sauce bolognaise et fait des dizaines de crêpes, très appréciées des participants, particulièrement des Chinois. J’ai refusé de préparer les repas prévus par l’organisation (raviolis en boîte premiers-prix). Nous en avions pour plus de 50kg de ces boites de conserve que tout le monde mangeait depuis 2 semaines. Cyril, mécontent nous a tout de même obligés à servir ses conserves. Nous avons ouvert une grosse boîte de carottes râpées. Au mauvais goût et à l’odeur de ces carottes, nous avons refusé de les servir aux coureurs.

Troisième accrochage : le départ des 454 km

Le 3e accrochage a eu lieu un peu plus tard. Suite à la canicule, il a retardé à 18h00 le départ du 454 km au lieu de 12h00. Je lui ai suggéré de vérifier seulement les sacs et de ne remettre les dossards et les trackers que juste avant le départ, ils n’étaient que 14 donc facile à faire. Cela permettait de libérer l’espace restauration où les coureurs bloqués par la canicule venaient manger jusqu’à 4 fois par jour et vider nos réserves de nourriture. Et permettre de visiter la charmante ville de Luchon et y faire travailler les commerçants.

Le clash final à Luchon

Le clash est survenu lorsqu’il m’a accusé de ne pas faire mon boulot de chef de BV et d’avoir laissé partir des coureurs. Après vérifications, l’ordre de fermer la base est tombé à 7h00 et le dernier sorti pointé à 6h10. Donc tout était respecté. Il se trouve que les gars qui se baladaient dans Luchon avec tout le barda étaient les coureurs dont le départ avait été retardé et à qui Cyril avait donné dossard et tracker contrairement à ce que j’avais suggéré. J’ai explosé de colère et lui ai répondu que je n’étais pas là pour supporter et subir ses dysfonctionnements et que sa BV je pouvais la fermer définitivement en moins de 30 minutes vu que tout le matériel m’appartenait. la tension est alors montée à son comble.

Hendaye : la buvette sous tension

Hendaye n’a pas été mieux. En contrepartie du prêt des locaux du yacht club, je faisais marcher la buvette avec l’accord du président. Ne pouvant rendre la monnaie car la tirelire était fermée à clef, il m’a fait une sous-caisse qui me permettait de faire fonctionner correctement la buvette. Ce système mis en place dès 2016 fonctionnait parfaitement (350 €) en 2023, cela n’a pas convenu à Cyril qui m’a dit que « je n’étais pas le responsable du CP » et m’a ordonné de ne plus passer derrière le bar. J’ai donc remis la sous-caisse à la responsable. J’ai été par la suite accusé d’être parti avec la caisse. J’ai donc récupéré mon matériel (spot et glacière) et quitté les lieux au plus vite.

L’amertume d’un départ

Après plus de 2 000 km parcourus et des centaines d’euros d’autoroute et de carburant qui ne me seront jamais remboursés, je quitte cette organisation avec une profonde amertume. Mon seul regret est de ne plus revoir certaines personnes avec qui j’ai partagé de bons moments. J’ai eu le sentiment que les bénévoles étaient considérés davantage comme une ressource corvéable que comme des partenaires indispensables. À mes yeux, une telle manière de gérer une organisation interroge sérieusement sur sa légitimité à poursuivre ce type d’événement.

Points factuels observés

  • J’ai été témoin d’un manque de respect vis-à-vis de certains bénévoles (ne dit pas bonjour, ne répond pas quand on lui parle)
  • Certains bénévoles m’ont rapporté avoir été critiqués sur d’autres CP, parfois même lors de réunions téléphoniques auxquelles ils n’étaient pas présents, et présentés comme « nuisibles » pour la Transpyrénéa.
  • Des problèmes logistiques ont été constatés : valises envoyées à la mauvaise destination (par exemple, Hendaye au lieu de Luchon malgré une demande claire), bagages emportés par erreur par une autre personne…
  • Selon les témoignages recueillis, certains participants retardataires auraient été laissés sur le parcours avec la consigne de prendre un taxi.
  • Aucun débriefing des bénévoles collectif n’a eu lieu à ce jour. Certains bénévoles ont été retirés des groupes de discussion sans préavis ni explication.


Marc Boyer le 15 novembre 2025
Tout ce que j’ai écrit est vérifiable, je suis en mesure d’en apporter, preuves et témoignages.

Point info

Pour toutes questions relatives aux dossiers de préparation, n’hésitez-pas à contacter :
Eric CHAIGNEAU
animateur bénévole des Amis GRdistes.
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