Récit GR10 GRdiste Jean-Pierre

Jean-Pierre, une traversée en 29 jours

Récit GR10. Depuis plus de 3 ans, je pensais faire la traversée des Pyrénées via le GR10. Ce n’est qu’en septembre 2016 que j’ai pris la décision de partir l’été 2017.

Pourquoi me lancer dans un tel projet ?
J’ai toujours fait du sport, basket puis course à pieds, mais depuis 3 ans, je ne fais plus de compétition. Je cours 2 fois par semaine, je vais au travail à vélo, environ120 kms par semaine, et je joue 1 fois par semaine au basket. J’avais envie de dépasser mes limites, savoir si j’étais encore capable de relever un tel défi. Je connais un peu les Pyrénées, je voulais les découvrir plus largement et en prendre plein les yeux en découvrant des paysages magnifiques Il y a presque 3 ans, j’ai eu un problème de santé. J’ai très vite récupéré mais j’ai ressenti une gêne pendant très longtemps. Je souhaitais savoir si je pouvais me considérer comme guéri.

 A partir du moment où j’ai décidé de me lancer dans ce projet, j’ai senti l’envie monter au fil du temps et au fur et à mesure que j’investissais dans le matériel, les bâtons de rando en décembre, le duvet en février, les chaussures et le matelas à Pâques, le sac à dos en juillet. Après l’envie montante, l’excitation du départ, c’est de l’appréhension que j’ai ressentie. Le stress de savoir si je ne m’étais pas lancé dans quelque chose de fou. Etais-je capable de mener ce rêve au bout ?…

Une si belle aventure

J’étais incapable de savoir combien de kilomètres je pouvais parcourir par jour. J’ai prévu 6 semaines pour la traversée, soit 42 jours. J’imaginais bien marcher un peu plus vite que la moyenne. Je suis parti le 11 août à 7h05 de l’ancien Casino d’Hendaye direction Banyuls.
Je passe Biriatou et sa très belle église, le col d’Ibardin, le col des 3 fontaines et j’arrive à 15h30 au camping à la sortie de Sare. Environ 32 kms en 8h de marche. Il n’a pas fait très chaud, mais le soleil est présent à l’arrivée. Je suis arrivé au camping à 15h30, un peu tôt mais 32 kms tout de même. Pour une première journée, je préfère m’arrêter là. Les premiers jours vont me permettre d’estimer la durée et la longueur des étapes que je pourrai faire par la suite. Le 2ème jour, je m’arrête au début des crêtes d’Iparla où je bivouaque. Le paysage est magnifique, quelle soirée. Encore environ 33 km aujourd’hui. Ce site restera un de mes plus beaux bivouacs. J’arrive à St Jean-Pied de Port en 3 jours, quasiment au kilomètre 100. Ce n’est pas mal, j’avance bien, pas de douleur. J’arrive en pleine fête basque et je ne dors pas de la nuit. C’est la fête au village et ça chante toute la nuit. Je dors au camping municipal presque au centre-ville. Pour le moment, je ne sens pas trop de difficulté. Après 3 jours je sens que je peux assez facilement faire 30km par jour mais attention, le dénivelé n’est pas encore très fort et la météo a été favorable. C’est encore le cas le 4ème jour où je vais jusqu’au col de Bagargiak. La météo le 5ème jour est beaucoup moins bonne et en raison de l’orage, je décide de m’arrêter après 16km de marche à Logibar. Je n’ai pas envie de marcher sous la pluie. Les jours se suivent, les paysages sont magnifiques. J’alterne les soirées en refuge, gîte, camping et bivouac. J’apprécie particulièrement les bivouacs près d’un lac, d’un torrent.

J’arrive à Bagnères de Luchon (mi-parcours) le 15ème jour. Les contacts entre randonneurs sont vraiment agréables. Je passe de très bonnes soirées avec des personnes que j’ai l’impression de connaître depuis des années. Je fais très souvent des étapes d’environ 30 kms, jusqu’à 42 à 2 jours de l’arrivée et 46 km le dernier jour. Certains jours, j’avais l’impression de pouvoir marcher, marcher sans jamais m’arrêter. Le matin, je partais entre 7h et 7h45 en général et je m’arrêtais le soir autour de 17h30, parfois un peu plus tôt en fonction du temps, 12h30, 15h30 mais jamais après 19h. J’avais aussi le besoin de manger. J’ai toujours fait attention de bien manger. Un très bon petit dej, flocons d’avoine, pain, chocolat, pain d’épice. Le midi, pain, jambon sec, chocolat. Le soir semoule de couscous ou restau ou refuge ou gite.

Mentalement et physiquement, je me sentais prêt pour cette traversée. Je n’ai jamais douté. Je n’ai pas eu de gros bobo, juste une énorme ampoule sous un talon. J’ai marché un jour sous la pluie et mes chaussures ont pris l’eau, elles ont mis 3 jours à sécher. C’est pour cette raison que j’ai attrapé cette ampoule. Elle m’a obligée à modifier légèrement ma foulée ce qui a généré une douleur au quadriceps de la jambe droite. J’étais très gêné, durant 2 jours, en particulier en descente. La douleur est partie comme elle était arrivée. J’ai tout de même parcouru 33 et 31 km durant ces 2 jours. C’était à quelques jours de l’arrivée. Le dernier jour, suite à une très mauvaise nuit, je suis parti à 5h. J’étais à Las Illas, sur le terrain mis à disposition par la commune. Durant la nuit des chiens n’ont pas arrêté d’aboyer. A 2h j’étais réveillé, à 4h je me suis levé pour faire un petit tour. Le ciel était complètement dégagé, il y avait une magnifique pleine lune. Je décide de partir. Je prends un très bon petit dej, je plie en silence mes affaires et à 5h GO. Il me reste 46 kms à parcourir, j’espérais y être le soir même. La première partie de l’étape est très roulante, les km défilent. Je m’arrête au col du Perthus prendre un thé et 2 viennoiseries et je poursuis ma route. Je me sens vraiment bien. A 11h45 je suis au pic de Neulos. Je fais une bonne pause déjeuner, environ 1h. J’en profite pour échanger avec un groupe de randonneurs qui se pose des questions sur le GR10. Je repars un peu avant 13h direction Banyuls que je rejoins un peu avant 18h.

Je me faisais une fête d’arriver à Banyuls, je pensais sauter partout être content, mais ce n’était pas cela. Il ne faisait pas chaud, je ne me suis pas baigné, et il fallait que je trouve un endroit pour dormir. Je décide de rester en plein centre-ville, à l’hôtel.

Bilan physique de la traversée

J’ai réalisé la traversée des Pyrénées via le GR10 en 29 jours, entre le 11 août et le 8 septembre 2017. Je n’avais pas d’expérience de randonnées itinérantes en montagne. Je n’ai pas suivi de préparation particulière pour faire cette traversée Avant de partir, je ne savais pas combien de km ou combien de temps, je pouvais marcher par jours. Je n’ai pas trouvé la traversée vraiment difficile. Etape la plus longue, la dernière, 46 kms Etape la plus dure, 34 kms, 3000 D+ Etape la plus courte 16 kms

Un an après...

Voilà 1 an que j’ai terminé cette traversée, j’y pense encore tous les jours. Cette traversée restera pour toujours un temps fort de ma vie : C’est un super défi à relevé Les paysages sont magnifiques Les rencontres, en particulier lors de bivouacs sont de beaux temps forts. Merci à Lucien, Vincent, Marion, Lucie pour ces moments partagés.

N’hésitez-pas à poser vos questions à Jean-Pierre : jp.hilary@orange.fr

Point info

Pour toutes questions relatives aux dossiers de préparation, n’hésitez-pas à contacter :
Eric CHAIGNEAU
animateur bénévole des Amis GRdistes.
assogr10@gmail.com
tel 06 83 61 48 49