Transpyrénéa : la désillusion des bénévoles exclus, entre colère et incompréhension
Ils ont donné sans compter pour la Transpyrénéa. Aujourd’hui, ils dénoncent leur mise à l’écart brutale.
Dossier du 15 novembre 2025
Derrière l’image d’une traversée mythique des Pyrénées, la Transpyrénéa cache une autre réalité, moins visible mais tout aussi marquante : celle de bénévoles passionnés, investis depuis des années, brutalement exclus sans explication. Pourtant investis à 100% dans cette aventure, ils racontent aujourd’hui comment leur engagement s’est brisé face à un management autoritaire et déshumanisé.
Au départ, un rêve partagé
La Transpyrénéa, c’est l’une des plus longues aventures de montagne d’Europe : plus de 850 kilomètres à pied le long du GR10, un défi humain hors norme. Depuis sa création, cette épreuve ne repose que sur l’énergie, la disponibilité et le savoir-faire de dizaines et de dizaines de bénévoles.
Certains ont tout donné : semaines de congés sacrifiées, matériel prêté, nuits blanches, responsabilités multiples. Tous partageaient la même passion : offrir aux coureurs une expérience exceptionnelle dans un cadre grandiose.
Dix ans de fidélité… puis la rupture
Ceux qui témoignent aujourd’hui ne sont pas des bénévoles de « passage ». Ils ont accompagné plusieurs éditions, parfois depuis 2016, occupant des fonctions d’encadrement, de logistique ou de secours. Leur point commun ? Avoir été « remerciés » sans un mot, après des années de dévouement.
L’exclusion s’est toujours déroulée selon le même scénario : suppression soudaine des groupes de discussion internes, absence totale d’explication, et parfois même des propos dénigrants à leur encontre auprès des bénévoles restants. Une méthode brutale qui a laissé des traces profondes.
Un mode de gestion contesté
À travers les récits de Nathalie Wurry, Marc Boyer, JP et Brunhilde Pipart, et Éric Chaigneau, se dessine une même réalité : celle d’une organisation fragilisée par un management centralisé et imprévisible.
Les témoignages évoquent un climat de tension, un manque chronique de communication, et une absence de reconnaissance. Certains bénévoles parlent d’un véritable « système d’exclusion » visant ceux qui osaient questionner les décisions ou signaler des dysfonctionnements.
Tous décrivent le même sentiment d’abandon : celui d’avoir été considérés comme une main-d’œuvre gratuite, corvéable à merci, plutôt que comme des partenaires indispensables.
Le silence brisé
Face aux injustices répétées, plusieurs d’entre eux ont décidé de parler, non par vengeance, mais pour prévenir les futurs bénévoles.
Ces pages de témoignages offrent un espace d’expression libre, où chacun raconte son parcours, ses efforts, ses désillusions. Elles forment une mémoire collective, indispensable pour comprendre comment un rêve commun a pu se transformer en désenchantement.
Découvrez l’intégralité des témoignages :
Nathalie Wurry : « De la fierté du finish à la désillusion du bénévolat«
Marc Boyer : « Chronique amère d’un bénévole de la Transpyrénéa«
JP et Brunhilde Pipart « Un engagement et un bénévolat sacrifié«
Eric Chaigneau : « Transpyrénéa : dix ans de fidélité brisés«
Un avertissement, pas une accusation
Les bénévoles qui s’expriment ici ne cherchent ni à nuire, ni à alimenter la polémique. Ils affirment leur attachement profond aux valeurs de solidarité, de respect et d’entraide qui devraient guider toute aventure humaine en montagne.
Leur message est clair : Ils appellent à repenser la place des bénévoles dans cet évènement sportif et à leur accorder la considération qu’ils méritent.
Pour un bénévolat respecté et reconnu
Leur démarche vise avant tout à protéger les futurs bénévoles. Avant de s’engager, chacun doit savoir que derrière les paysages sublimes et la beauté du défi, la réalité humaine peut être plus rugueuse.
Ces témoignages ne sont pas des règlements de comptes : ils constituent un appel à la lucidité des futurs bénévoles.
La Transpyrénéa est née d’un idéal d’aventure et de partage. Pour qu’elle retrouve son esprit originel, il faudra que l’organisation se souvienne d’une vérité simple : sans bénévoles, il n’y a pas d’aventure.
Point info
Eric CHAIGNEAU
animateur bénévole des Amis GRdistes.
assogr10@gmail.com
tel 06 83 61 48 49