seul en randonnée sur le GR10
seul en randonnée sur le GR10 - Mathieu Bobin

Partir seul(e) sur le GR10 : Possible ou pas ?

Solitude et Sérénité : Naviguer en Solo sur les Chemins du GR10

Partir seul(e) sur le GR10 : Possible ou pas ? Le GR10 se prête parfaitement à une quête de solitude et de découverte personnelle. Accessible à tous, il promet une aventure hors du commun, loin de l’effervescence quotidienne. En solo, vous affronterez un défi unique, trouverez la paix intérieure et renforcerez votre autonomie. Cependant quelques règles de bases relatives à la technicité du sentier, à la sécurité, à la condition physique et à la résilience mentale devront être prises en compte. Quelle soit choisi ou non, vous embrasserez cette solitude avec confiance et esprit ouvert.

Technicité du Sentier, orientation et planification de l’aventure.

Le GR10, avec ses chemins balisés et bien entretenus, s’ouvre à tous. Vous n’aurez pas besoin d’être un expert pour l’apprécier. Soyez prêt à rencontrer des terrains variés (empierrés, terreux, herbeux, etc..). De rares passages délicats se présenteront à vous (voir dossier sur Les passages délicats et vertigineux sur le GR10) mais vous n’aurez aucun mal à les surmonter. De nombreux moyens d’orientation simples d’utilisation existent, comme les topo-guides de la FFRandonnée et la topographie complète version road book).

Notre association propose de nombreuses solutions de découpage d’étape pour aider à rendre votre projet de progression réaliste : (voir dossier découpage d’étape du GR10).

Le sentier est bien balisé, mais gardez à l’esprit l’importance de suivre le tracé principal. Il est tentant d’emprunter des variantes. Cependant les chemins moins fréquentés et parfois hasardeux peuvent compliquer votre progression.  Restez sur le chemin connu et appréciez votre aventure, sachant que la sécurité n’est jamais loin.

Vous constaterez ainsi qu’en matière de Technicité du Sentier, d’orientation et de planification de l’aventure, rien ne s’oppose à votre projet d’évolution en solitaire.

Dimension Psychologique : L’Esprit du Randonneur Solo

Aborder la randonnée en solo sur le GR10 implique d’être confronté à une solitude prolongée, ce qui peut être un défi psychologique majeur. Se retrouver face à soi-même sans les distractions habituelles de la vie quotidienne permet une introspection profonde. Cela peut aussi amener à la surface des pensées et des sentiments qui sont souvent masqués par le bruit de notre environnement habituel.

Cette solitude imposée peut être à double tranchant. D’un côté, elle offre une opportunité précieuse de croissance personnelle, de réflexion et de clarification des pensées et des objectifs de vie. D’un autre côté, elle peut également amplifier les problèmes non résolus, les inquiétudes ou les peurs, pouvant mener à une expérience difficile si l’on n’est pas préparé.

La liberté psychologique est donc essentielle avant de partir. Il est important d’être en paix avec l’idée de passer du temps seul avec soi-même et d’avoir des stratégies pour gérer les émotions et les pensées qui peuvent survenir. Cela signifie parfois régler des affaires en suspens, s’engager dans une forme de travail personnel ou même consulter un professionnel si nécessaire, pour entreprendre le voyage avec un esprit aussi libre que possible des charges qui pourraient alourdir l’expérience.

Sécurité en Solo sur le GR10, communiquer, rassurer

Partir seul(e) sur le GR10, c’est s’immerger dans la nature tout en restant connecté. Approchez un village et vous trouverez un réseau téléphonique fiable. Pensez à envoyer des SMS ou simplement à activer votre téléphone pour vous connecter au réseau avant de l’éteindre. Ces gestes simples sont des balises de sécurité vitales. Ils rassurent vos proches et évitent une alerte inutile des secours.

Une connaissance en premiers secours est cruciale, tout comme une trousse bien équipée, un sifflet et une balise GPS. Ces outils silencieux veillent sur vous. (Voir le dossier préparatoire sur la trousse de secours et le dossier relatifs aux premiers secours).

La solitude ne vous éloigne jamais trop de la civilisation. Le GR10 traverse des espaces sauvages, mais l’assistance reste accessible. Des chemins de descente peuvent rapidement vous mener vers l’aide et le confort moderne.

Le balisage du GR10 est clair, suivez le. L’exploration de sentiers moins fréquentés et non prévus dans votre plan de marche initial peut compliquer votre route et surtout l’intervention des secours. Restez sur le sentier balisé, profitez de votre aventure, la sécurité est à portée de main.

Conclusion

Partir seul(e) sur le GR10 est une aventure humaine profonde. Elle est jalonnée d’épreuves et de joies. L’accessibilité du sentier, la sécurité bien gérée, et la préparation physique et mentale sont vos alliés dans cette quête d’autonomie et d’auto-découverte.

La solitude, bien qu’enrichissante, n’est pas la seule façon de parcourir le GR10. Si vous ressentez le désir de partager le chemin, de vivre des échanges enrichissants et de tisser des liens uniques, notre service de bourse à l’équipier est là pour vous. Il vous permettra de trouver un compagnon de randonnée qui partage vos valeurs et votre rythme.

Partez avec confiance, le cœur ouvert aux surprises de la route et l’esprit serein, sachant que vous avez les outils et le soutien nécessaires pour cette belle odyssée.

Le GR10 vous attend, non pas comme un simple sentier, mais comme un compagnon de votre évolution personnelle. Embrassez l’aventure, seul(e) ou accompagné(e), et laissez le GR10 vous révéler les horizons inattendus de votre propre histoire.

Vos Témoignages

Carrie Corley Dominique
J’ai fait une semaine seule sur le gr10, d’Hendaye à Iraty, seule pour la 1ere fois, j’ai beaucoup appris sur la gestion du GPS entre autres. J’avais bloqué mes nuits en gîtes et laisse la liste à ma fille aînée. J’ai traversé les crêtes d’Iparla dans le brouillard, la pluie et le vent… seule. J’ai compris ce jour-là l’importance de la Sécurité et la préparation avec le topoguide. J’avais le logiciel de rando : visorando qui permettait à ma fille de me suivre. J’ai fait de belles rencontres dans les gîtes le soir et sur la route. Je n’ai qu’une hâte c’est reprendre la route pour le terminer. Mon inquiétude c’était de me perdre et de me retrouver coincée la nuit, donc j’avais couverture de survie et de quoi grignoter, frontale gants et bonnets dans mon sac.

Marie-Claude Richard
Du 28 juillet au 13 septembre en autonomie partielle jusqu’à Eylie d’En Haut. J’ai 66 ans et je randonne toujours solo sur la longue distance. Mon conseil : déjà ne pas partir avec l’idée de performer. Être dans l’instant T est un gage de sécurité également. Se munir de vêtements techniques/toujours une veste Goretex +des gants même en été, un pantalon / guêtres. Une bonne tente et un bon couchage. Mon deuxième conseil est de se soustraire de l’outil tel Garmin / Suunto et même de la montre connectée et préférer l’utilisation des topo guide ou carte IGN et les fiches road-trip du site GR10.org super bien faits et qui permet de préparer l’étape du lendemain. Avoir une boussole. (Et toujours au fond du sac la boîte de sardines ). Se signaler à l’occasion lors des passages en refuges ou gîtes.

Marie-Céline Rauch
Ma première expérience solo cet été pdt 14 jrs entre Hendaye et Arrens Marsous. Une expérience inoubliable que j’ai hâte de renouveler pour faire la suite l’été prochain dans les mêmes conditions. Ce fut plusieurs mois de préparation, achats du matériel le plus adapté et le plus léger possible, car j’avais fait le choix d’être en autonomie complète ou presque pour me sentir pleinement libre dans le découpage de mes étapes, avancer à mon rythme selon la météo, mon état de fatigue, les rencontres, l’envie du moment. Un topo guide et une carte IGN du GR10 me permettait de faire plus ou moins une estimation chaque jour de mes étapes et surtout de repérer les possibilités de bivouac avec un point d’eau. Je me suis autorisée quelques nuits en refuge (sans réserver sauf une fois) soit en dortoir, soit sur emplacement tente, ce qui me permettait de prendre une bonne douche, un bon repas, après une grosse étape c’est bien agréable. Très utile aussi pour recharger le téléphone, appareil photos et batterie externe. Il me semble indispensable d’avoir un GPS car si de manière générale le GR est bien balisé, il n’est parfois pas très clair et si en plus vous êtes dans le brouillard, ça aide et ça rassure beaucoup. J’ai utilisé l’application Visorando, le téléphone en mode avion pour préserver la batterie. Moralement, je l’ai super bien vécu. Pour avoir déjà expérimenté la randonnée solo à la journée, je savais que ça ne me poserait pas de problème. Et la réalité, c’est qu’en fait vous ne passez jamais une journée totalement seule. Tous les jours j’ai eu la chance de faire de magnifiques rencontres que je retrouvais parfois d’une étape à l’autre, ou plusieurs jours après. Parfois, j’ai eu des moments un peu pénibles, quand il a fait très chaud, ou sous la pluie et le vent pendant des heures, quand il a fallu marcher trop longtemps sur le bitume quelques fois dangereusement près des voitures, quand je sentais la fatigue se cumuler sur les derniers jours, que mes jambes me tenaient plus. Le courage et mon optimisme ne m’ont pas lâché car j’avais choisi d’être là et tout ce que j’étais en train de vivre, de ressentir, de voir, c’était magnifique, je le prenais comme un cadeau. Chaque jour me mettait en joie. Et quelle liberté de pouvoir jouir de tous ces moments magiques comme bon nous semble, d’être à son écoute et de tout ce qui nous entoure, de se dire qu’à tout moment je peux aussi décider de rentrer. Je ne peux qu’encourager ce qui hésitent encore.

Ghislaine Dubois-Toquec
J’ai fait plusieurs morceaux de GR10 seule en juin, sur des portions d’une semaine à chaque fois, entre St Jean Pied de Port et St Lary. Je planifiais toutes mes étapes à l’avance (distance), avec réservation des gîtes/refuges. Cela m’a permis de laisser une feuille de route à mes proches, que je contactais malgré tout dès que j’avais du réseau. Un simple « Tout va bien » suffit. J’ai toujours essayé de sécuriser au maximum : bien s’informer de la météo, avoir les cartes IGN et le tracé GPS à disposition, savoir renoncer et trouver une alternative lorsque la météo n’était pas bonne ou que la neige était tombé en abondance en altitude (fin mai ou juin, cela peut arriver!). Et comme certains l’ont déjà dit, même sur ces périodes hors saison, on n’est jamais vraiment en solitaire sur le GR. J’y ai fait de magnifiques rencontres, j’ai marché quelques minutes, heures voire jours avec des personnes. Donc pour moi, homme comme femme, il est tout à fait possible de partir seul, à condition de bien préparer son sac et de bien se préparer soi-même, et d’être conscient de ses limites pour savoir renoncer.

Maëlys Mondeguer
Je suis partie seule en juillet, j’ai été jusque Luz Saint Sauveur, et ça a été incroyable, une aventure magnifique…. Évidemment jalonnée de doute / peur / certaines erreurs, mais qui justement contribuent à l’expérience inoubliable de la rando solo. J’ai très hâte de reprendre le chemin là où je l’ai laissé !

Stéphanie Rouzies
J’ai fait les Pyrénées orientales et l’Ariège toute seule. Quelques jours accompagnés et franchement c’est top . Pour ma part refuge ou gite. L’été prochain Hautes Pyrénées et seule aussi et c’est super. Toujours de belle rencontre et seule sa permet de se retrouver.

Guy Bolzoni
Partir seul ou seule, oui c’est tout à fait possible, juste respecter quelques règles de sécurité ; partir tôt le matin afin d’avoir des randonneurs derrière soi, avant de partir indiquer à un membre de son entourage le tracé avec les lieux de refuge que l’on s’est fixé ou se munir d’une balise, aujourd’hui nous avons des moyens de communication efficaces même si parfois le réseau peu manquer. En conclusion, vu le nombre de randonneurs qui partent seuls, oui on peut tout à fait partir seul, Juste connaître son état de santé général et ses capacités physiques. Bon GR10 à tous les futurs aventuriers.

Isa Zaz
Je suis partie avec une amie puis j’ai continué seule. Super expérience. Beaucoup d’entraide, de partage. En mode bivouac, je continue le chemin l’an prochain seule de Gavarnie où je me suis arrêtée.

Nawel Wel
Je suis partie seule pour effectuer la traversée en 2021, mais je n’ai pas passé un seul jour (sur les 59 jours qu’à compter mon aventure) sans compagnie. Ce GR est jonché de gens très sympathiques. La préparation est là même, le plus dur c’est de franchir le pas et de se lancer, une fois à Hendaye, ou à Banyuls pour ceux qui choisissent de partir vers l’ouest. Il n’y a plus qu’à : on se met en marche et on entre dans le vrai !

Chaka Katset
GR10 Pyrénées Occidentales : Je m’étais créée un compte WhatsApp de 2/3 amis à qui j’avais donné mon tracé auquel je ne dérogeais pas et le soir si ça captait mal je donnais ma position GPS par tel. Parfois des journées seule mais y a toujours eu 1 ou 2 personnes après moi. Lors des moments de fatigue, rester concentrée et calme. En septembre et en mode tente, j’ai fait peu de rencontre toutefois. Donc faisable, mais j’avoue que j’ai été plus sereine cette année, à deux, avec respect des rythmes et distances, sur certains passages. Peut-être plus sécure en juillet août je ne sais pas. Pas après pas tout est accessible ! Nb : j’ai même fait du stop pour venir et partir du GR. Ose vivre !

Guillaume Rebouillat
Pour ma part, la décision était prise de longue date de le faire seul, au maximum en autonomie. J’étais effectivement en paix avec moi-même, et malgré (ou grâce) à cela, j’ai passé et repassé ma vie en long et en large durant mes journées de marche solitaire. Ce me fut bénéfique heureusement. On peut ajouter qu’on a le droit de renoncer à cette solitude à chaque moment difficile. J’ai bien souvent profité de belles discussions lors de soirées au refuge. J’ai également fait la route 2 fois avec un petit groupe pendant quelques jours. Ça fait du bien, ça requinque. Il ne faut rien s’interdire. Concernant la sécurité, il semble évident qu’il faut éviter de partir « a l’aventure en sortant du chemin », le brouillard et les dangers de la montagne « hors piste » sont réels, comme l’a malheureusement confirmé la saison dernière. En bilan, j’avais prévu 32 nuits de bivouac, 15 nuits en camping et 12 nuits en refuge/gîte. Et bien j’ai fait 12 nuits en bivouac, 15 en camping et 32 en refuge ou gîte ! Mais marcher seul est un vrai plaisir pour lequel il faut être préparé. Et on peut marcher seul la journée et retrouver des amis aux étapes.

Point info

Pour toutes questions relatives aux dossiers de préparation, n’hésitez-pas à contacter :
Eric CHAIGNEAU
animateur bénévole des Amis GRdistes.
assogr10@gmail.com
tel 06 83 61 48 49